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samedi 17 septembre 2011

Les armes à sous-munitions : un sujet toujours aussi brûlant au Liban



Les armes à sous-munitions : un sujet toujours aussi brûlant au Liban
BEYROUTH, par Mounia Ait Allek | iloubnan.info - Le 17 septembre 2011

Crédit photo: AFP
Alors que s'est achevée ce vendredi à Beyrouth la deuxième assemblée des États partie de la Convention des armes à sous munitions, retour sur le fléau des bombes à fragmentation héritées de la guerre civile libanaise et du conflit de l'été 2006 contre Israël. Depuis la fin de la guerre de Juillet, ces engins ont fait plus de 400 victimes, majoritairement civiles, au Sud Liban.
Le Liban vient d'accueillir, du 12 au 16 septembre, la deuxième assemblée des États partie de la Convention sur les armes à sous-munitions. Signée à Oslo en 2008, la convention sur les armes à sous-munitions interdit l'usage, la production, le stockage et le transfert de bombes à sous-munitions. Une centaine de pays, dont le Liban, ont ratifié la Convention sur les bombes à sous-munitions, entrée en vigueur le 1er août 2010. La Chine, Israël, la Russie et les Etats-Unis ont décidé de ne pas en faire partie. Les pays signataires sont tenus de nettoyer les zones affectées dans un délai de dix ans et de détruire leurs stocks dans un délai de huit ans. La convention inclut des dispositions sans précédent en ce qui concerne l'aide fournie aux victimes et reconnaît le droit des individus ou communautés touchées par ces armes à obtenir de l'aide.

Le Liban constitue un exemple criant de l'impact dévastateur des bombes à sous-munitions. Plus de 150 millions de kilomètres carrés de terrain ont été affectés par les mines et les munitions non explosées depuis le début de la guerre civile en 1975. De plus, selon l'Organisation des Nations Unies ( ONU ), plus de quatre millions de bombes à sous- munitions ont été lancées par Israël (qui, rappelons-le, n'a pas signé la Convention) sur le Liban Sud au cours des dernières 72 heures de la guerre de Juillet qui a opposé l'Etat hébreu au Hezbollah entre le 12 juillet et le 14 août 2006. Ces chiffres ne prennent cependant pas en compte les centaines de munitions et de mines non explosées dispersées dans le Sud, l'Ouest de la Bekaa et la reste du territoire libanais. Ce bombardement, intense et aléatoire, a touché plus de 1200 sites du Liban Sud. Plus encore, 40% des bombes à sous-munitions n'ont pas explosé lors de l'impact et ont donc contaminé les zones civiles et agricoles, zones résidentielles, les écoles et les infrastructures, ralentissant la reprise économique sur le long terme et mettant an danger la vie des civils et surtout des enfants. Depuis le cessez le feu du 14 août, plus de 400 personnes ont été victimes de bombes à sous-munitions, dont 90% de civils et 33% ayant moins de 18 ans.

La deuxième assemblée des États parties de la Convention sur les Armes à sous-munitions s'est ouverte par une visite de terrain à Nabatiyeh ou Sarafand, dans le sud du Liban orchestrée par le collectif «Together for a Safer Life» en collaboration avec l'armée libanaise. La visite du Centre Régional de Lutte Antimine de Nabatiyeh s'est conjuguée avec plusieurs activités : session d'évacuation sanitaire, sensibilisation au danger des mines, peinture sur verre avec les survivants, exposition de photographies, rencontre avec les maires des villages affectés. La visite de Sarafand s'est rythmée autour de la rencontre de l'équipe de l'Association Libanaise pour la Protection des Handicapés avec une présentation sur l'assistance des victimes et des centres de réhabilitation.
La cérémonie d'ouverture de cette deuxième assemblée au Palais de l'UNESCO a été inaugurée par le discours du Président de la République Libanaise, le Général Michel Sleiman. Discours où les références virulentes à l'égard de l'état d'Israël furent nombreuses, comparant ce dernier à « une machine de guerre [ ayant ] laissé dans son sillage dévastations et destructions incommensurables … lors de ses multiples agressions contre le Liban ».

Les tables rondes prévues durant cette semaine s'articulaient autour de plusieurs thèmes avec la participation de nombreuses organisations non gouvernementales ( Human Rights Watch, Norvegian People's Aid, Handicap International …) de délégations étrangères et d'hommes politiques libanais tels que le Premier ministre, Nagib Mikati, le Ministres des Affaires Étrangères, Adnan Mansour, le Chef du Parlement libanais, Nabih Berri. Les différentes problématiques abordées seront les suivantes : « Le rôle des parlementaires dans l'application de la Convention », « Survivre la souffrance : la reconstruction après la guerre et développement au Liban », « Investissements en armes à sous-munitions de part le monde : une responsabilité partagée » …

Le Projet de Déclaration de Beyrouth 2011 se compose de dix points rappelant les progrès réalisés depuis la Première Assemblée des Etats Parties tenue à Ventiane, au Laos, les difficultés auquelles fait face le Liban ainsi que les défis qui restent à relever en vue d'une éradication des armes à sous-munitions. Le vote du document final du projet de Déclaration de Beyrouth était prévu ce vendredi.