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lundi 12 mars 2018

Et ces Libanais que nous avons oubliés en Israël ?

10/03/2018



Depuis 18 ans, des familles originaires du Liban-Sud sont toujours déchirées et vivent dans l’espoir de se réunir un jour sous le ciel libanais en toute tranquillité. « Milia en est un exemple, explique la femme de télévision Claude Abou Nader Hindi à L’Orient-Le Jour. Elle est rentrée avec son frère au Liban après avoir fui en Israël avec ses parents suite au retrait israélien. » Afin de poursuivre leurs études au Liban, les deux enfants ont laissé derrière eux le reste des membres de leur famille. Leurs grands-parents se sont occupés de leur éducation et Milia n’a plus jamais revu ses parents, sauf une fois après que l’équipe de « Tahkik » a pu arranger une rencontre très douloureuse à Chypre... « Cela a été un moment très émouvant durant lequel la jeune fille a pu appeler son père papa », reprend la journaliste. 
C’est un reportage fort en émotions qui sera diffusé dimanche soir à partir de 18h45 sur la MTV pour dénoncer cette situation sociale dramatique impliquant une centaine de familles du Liban-Sud et dont certaines se sont adaptées avec leurs enfants au système scolaire israélien. « Même si ces personnes pourront rentrer un jour, quelle sera la valeur de leurs diplômes décrochés en Israël ? Y aura-t-il un système d’équivalence ? » se demande Claude Abou Nader Hindi. « C’est une question humanitaire qui va au-delà de la politique, ou des accusations d’espionnage ou de trahison, ce sont des familles disloquées et des enfants qui grandissent loin de leurs parents accusés d’être des collaborateurs au service de l’État hébreu », ajoute-t-elle. 

C’est l’histoire de milliers de citoyens libanais exilés, terrorisés à l’idée qu’ils puissent être entraînés en prison pour la simple raison qu’ils travaillaient et vivaient dans des zones contrôlées par l’armée israélienne au Liban-Sud, préférant ainsi la solitude et le déchirement en attendant une loi d’amnistie qui puisse mettre fin à leur cauchemar. Toujours est-il que cette question épineuse suscite toujours beaucoup de conflits pour les Sudistes : certains ne s’empêchent toujours pas aujourd’hui de lancer des accusations contre leurs voisins, dont les fils n’avaient d’autre choix, selon eux, que de s’enrôler dans les rangs de la milice pro-israélienne d’Antoine Lahd afin de survivre et rester sur leurs terres.


Pour mémoire

https://www.lorientlejour.com/article/1104061/et-ces-libanais-que-nous-avons-oublies-en-israel-.html

voir Ta7kik Claude Hindi sur MTV le 10-3-2018
:https://www.facebook.com/tahkikmtv/videos/1997285453619082/

lundi 22 janvier 2018

La loi d’amnistie toucherait les Libanais en Israël

La loi d’amnistie toucherait les Libanais en Israël

Patricia KHODER | OLJ du 22-1-2018
https://www.lorientlejour.com/article/1095533/la-loi-damnistie-toucherait-les-libanais-en-israel.html

« La loi d’amnistie générale sur laquelle planche actuellement le ministre de la Justice, Salim Jreissati, touchera les Libanais ayant fui en Israël en mai 2000, avec le retrait israélien. » C’est ce qu’a annoncé hier, dans un entretien téléphonique avec L’Orient-Le Jour, Alain Aoun, député de Baabda (Courant patriotique libre), qui note cependant que vu les tiraillements politiques, « cette loi mettrait plus de temps que prévu pour être adoptée ».

Le texte prévoit la remise en liberté de fondamentalistes sunnites, majoritairement de Tripoli et Saïda, et de criminels impliqués dans le trafic de drogue et de vols de voitures appartenant en grande partie à la communauté chiite et originaires de la Békaa. Le marché communautaire qui sera conclu touchera également les chrétiens qui appellent, depuis le retrait israélien, au retour des Libanais réfugiés en Israël en l’an 2000 par peur des représailles du Hezbollah, qui avait à l’époque menacé de tuer tous ceux qui avaient traité avec l’État hébreu. Ces déclarations avaient effrayé les habitants de la bande frontalière qui ont décidé de franchir l’actuelle ligne bleue et de partir vers la Galilée. Leur nombre s’élevait à une petite dizaine de milliers de personnes, appartenant aux communautés chrétienne, druze et chiite. Au bout des trois premières années, beaucoup sont rentrés au Liban, d’autres sont partis vers d’autres pays, comme l’Australie, la Suède et l’Allemagne.

Aujourd’hui, il reste un peu plus de 2 500 Libanais en Israël. Ils sont majoritairement chrétiens. « Ils seront touchés par la loi d’amnistie et cela s’ils ne traitent pas actuellement avec l’armée israélienne ou encore s’ils n’ont pas occupé à l’époque un poste haut placé dans l’armée du Liban-Sud (ALS) », a souligné M. Aoun, rappelant que « le CPL a été le premier à militer pour qu’une loi d’amnistie touchant les Libanais exilés en Israël soit adoptée ».

Cette amnistie ne touche pas les femmes libanaises, chrétiennes et druzes, mariées à des Arabes israéliens de leur communauté et qui ne peuvent plus rentrer dans leur pays natal, à moins qu’elles quittent définitivement maris et enfants, ou qu’une éventuelle paix entre le Liban et Israël soit signée. L’amnistie ne prévoit pas non plus les mesures qui devraient être adoptées envers les personnes qui étaient en Israël, qui sont rentrées au Liban il y a quelques années et qui jusqu’à présent sont déchues de leurs droits civils.



(Lire aussi : Les islamistes investissent la rue pour réclamer une amnistie « sans exceptions »)



Laissés-pour-compte
On ignore également si, une fois rentrées au Liban, ces personnes seront effectivement en sécurité et si elles ne seront pas victimes d’actes de vengeance, comme c’était le cas dans le village frontalier de Houla, exclusivement chiite, où de nombreux règlements de comptes avaient eu lieu après 2000 – ceux qui étaient restés hors du village lors de l’occupation israélienne ont fait payer un prix élevé, à travers des assassinats ciblés, à ceux qui ne l’avaient pas quitté.

On ne sait pas non plus quelle procédure sera suivie pour les Libanais nés en Israël et qui ont pour seul document prouvant leur appartenance au pays du Cèdre leur certificat de baptême célébré en Israël et légalisé auprès des Églises au Liban grâce au travail des évêques de diverses communautés, présents aussi bien à Haïfa, Jérusalem, Bkerké, Raboué ou Balamand (localités qui abritent les sièges respectifs des communautés maronite, grecque-catholique et grecque-orthodoxe).

Traités depuis le retrait israélien comme des laissés-pour-compte, les habitants des villages chrétiens de la bande frontalière restent sceptiques. Pierre Lalous, originaire de Aïn Ebel, membre du mouvement Hakkon Yerjaho (Ils ont droit au retour), souligne au téléphone à L’Orient-Le Jour que « cette loi d’amnistie demeure floue. Nous ignorons qui pourra rentrer en toute sécurité au Liban et qui restera de l’autre côté de la frontière ».

Pour le père Nagib Amil, responsable de la paroisse de Rmeich, le plus important village maronite de la bande frontalière, « cette loi est venue trop tard : Israël a quitté le Liban-Sud il y a 18 ans. Les familles ont construit leur vie là-bas. Des gens se sont mariés en Israël, d’autres ont eu des enfants… Imaginez les petits qui avaient quitté le Liban à l’âge d’un ou de deux ans. Ce sont actuellement de jeunes adultes qui ont fait leur vie en Israël. Ils y ont des amis et un avenir », relève-t-il. « Il reste cinquante personnes de Rmeich en Israël aujourd’hui. Nous savons déjà que dix rentreraient (si la loi est adoptée). Ce sont des hommes seuls, dont les femmes et les enfants les ont précédés au Liban. Le reste ne reviendrait pas », martèle-t-il.

Les Libanais qui avaient fui en Israël en 2000 avaient misé sur une paix – bien improbable – entre les deux pays. En franchissant la frontière, dans un mouvement de panique, ils n’avaient jamais imaginé que leur retour sera si difficile. Leurs familles restées au pays sont lasses de parler de la situation du Liban-Sud durant les années soixante-dix et de rappeler que Saad Haddad, premier commandant de l’ALS, était avant tout un officier de l’armée libanaise envoyé par le commandement à la bande frontalière…

Cela dit, certains veulent rester positifs, penser aux grandes réconciliations libanaises, comme celle de la Montagne en août 2001 scellée entre le patriarche maronite Nasrallah Sfeir et le chef du PSP Walid Joumblatt. L’espoir fait vivre, dit-on...


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