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dimanche 11 décembre 2011

رئيس البعثة البابوية جال في يارون الجنوب: سنعمل للحفاظ على الوجود المسيحي

رئيس البعثة البابوية جال في الجنوب: سنعمل للحفاظ على الوجود المسيحي
11 / 12 / 2011
زار رئيس البعثة البابوية في العالم المونسنيور جون كروزار الجنوب، وجال في بلدة يارون الحدودية يرافقه راعي ابرشية صور للروم الكاثوليك المطران جورج بقعوني، وكان في استقباله كاهنرعية يارون الاب ماريوس خيرالله مع كهنة البلدة وراهباتها والاهالي
 
وبعد كلمة ترحيبية للاب خيرالله القى المونسنيور كروزار كلمة عبر فيها عما خالجه من شعور وهو يعبر القرى الحدودية، وتوجه الى الحضور قائلا: "علمت ان هناك امرين اساسيين هما ان ايمانكم المسيحي هو اهم نعمة لديكم وانتم تقدرون هذه النعمة، وثانيا ان حياتكم تحتاج الى جهد وتعب لتؤمنوا حياة كريمة لعائلاتكم، ان البعثة البابوية يشرفها العمل معكم في هذه القرى لتنفيذ امرين، اولا الحفاظ على الوجود المسيحي في هذه المنطقة، وثانيا مساعدتكم على بناء مستقبلكم، ولهذا عندما اعود الى الولايات المتحدة الاميركية سوف انقل شهادة حية الى المسؤولين عن ثباتكم وايمانكم بهذه الارض".

Quelle est la mission des Casques bleus au Liban ?

FOCUS - Les Casques bleus font régulièrement l'objet d'attentats au Liban. Pourquoi la Finul, et en son sein la France, maintiennent-elles des troupes dans ce pays ? Explications.

Le Figao du 9-12-2011

• Quelle est la mission des Casques bleus au Liban ?

La Force intérimaire des Nations unies pour le Liban (Finul) a été établie en 1978 par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU. Israël vient alors d'envahir le sud du Liban pour répondre aux attaques de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui possède des bases dans la région. Après la fin des hostilités, le rôle des Casques bleus est de confirmer le retrait des troupes israéliennes.


Bien après cet épisode, la frontière israélo-libanaise a continué d'être un point de tension majeur de la région. Le mandat de la mission a été ajusté deux fois, suite aux épisodes armés de 1982 et 2000. À l'été 2006, une guerre éclate entre Israël et les militants libanais chiites du Hezbollah. Le Conseil de sécurité réagit en votant la résolution 1701, qui renforce la mission de la Finul. Il s'agit de contrôler la cessation des hostilités, mais aussi d'aider l'armée libanaise à reprendre la main sur le sud du pays, jusque-là officieusement contrôlé par le Hezbollah. Les Casques bleus se chargent également du déminage de la zone.

• Quel dispositif aujourd'hui ?

Près de 13.000 militaires sont à ce jour déployés au Liban sud, appuyés par du personnel civil international et local. La résolution 1701 autorise un maximum de 15.000 hommes. Le budget annuel de la Finul s'élève à presque 550 millions de dollars. Son commandement tournant est actuellement assuré par l'Espagne. Paris a refusé de prendre le relais à partir de février 2012.

• Quelle est la place de la France au sein de la Finul ?

Parmi 34 pays, la France est engagée au Liban dans le cadre de l'opération Daman. Depuis la décision de l'Italie de réduire de moitié son contingent après un attentat au printemps, la France est devenue le premier contributeur en hommes de la Finul devant l'Espagne. Sur les 1300 militaires français déployés, près de 850 arment la Force Commander Reserve (FCR).

• Les règles d'engagement de la mission

Les Casques bleus ont le droit de recourir à la force au Liban, pour se défendre et pour faire respecter la résolution de l'ONU. En clair, ils peuvent engager le combat pour répondre à une attaque directe, mais aussi pour protéger le personnel de l'ONU, ses installations, les humanitaires et les civils dans leur zone de déploiement.

• Combien la Finul déplore-t-elle de victimes ?

Depuis 1978, 293 hommes de la Finul ont été tués, dont 277 soldats. Parmi ces derniers, 58 militaires français ont été tués lors de l'attentat du Drakkar, à Beyrouth en 1983, et deux ont trouvé la mort dans un accident de la route en 2010. En outre, les Casques bleus sont régulièrement blessés dans des attentats, le plus souvent attribués à des factions palestiniennes implantées dans les camps de réfugiés.











5 Casques bleus français blessés dans une attaque au Liban -OLJ-

Sleiman : L'attentat de Tyr vise à pousser la France à quitter la Finul

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OLJ/Agences | 09/12/2011

Un soldat français de la Finul blessé par l'explosion d'une bombe au passage de sa jeep aux environs de Tyr (Liban-Sud), ce matin. Photo AFP
Un soldat français de la Finul blessé par l'explosion d'une bombe au passage de sa jeep aux environs de Tyr (Liban-Sud), ce matin. Photo AFP
Liban Cinq Casques bleus et deux civils blessés; Paris "ne fait pas encore de lien" entre l'attaque et sa politique sur la Syrie. La Finul "encore plus engagée dans sa mission".

Une patrouille du contingent français de la Finul a été la cible, à 9h30 ce matin, d’une puissante explosion au sud de Tyr (Liban-Sud), dans la région de Bourj Chemali. Cinq Casques bleus français, dont une femme, ont été blessés dans l'attaque. L'état-major des armées à Paris a précisé que quatre des Casques bleus blessés ont été "très légèrement touchés" et le cinquième "un peu plus sérieusement" atteint, sans que ses jours soient en danger.

Une source sécuritaire interrogée par l'AFP a précisé, sous couvert de l'anonymat, qu'une bombe dissimulée sur le bas-côté de la route, sous de la terre, avait été déclenchée au passage de la Jeep des soldats de l'ONU, à une intersection dans l'est de cette ville côtière. La puissante explosion a creusé un cratère profond d'un mètre, et les forces de sécurité établissaient un périmètre de sécurité alors que des centaines de badauds s'attroupaient.
Les médias libanais ont également fait état de deux civils blessés.

Dans un communiqué diffusé par son bureau, le président libanais Michel Sleiman, en visite officielle en Arménie, a estimé que "cette attaque terroriste est destinée à pousser ces troupes à quitter le Liban pour laisser le champ libre à d'autres attaques terroristes". "Je suis sûr qu'un pays comme la France, qui fait tous les efforts pour la paix dans le monde, ne cédera pas face à une telle provocation", a-t-il ajouté.
Un peu plus tôt, le chef de la diplomatie française Alain Juppé avait affirmé que la France, "déterminée à poursuivre son engagement au sein de la Finul", "ne se laissera pas intimider par des actes aussi ignobles".


 
 Une soldate française blessée. Photo AFP

Cette nouvelle attaque intervient alors que responsables politiques et diplomates soulignent le risque que les violences en Syrie voisine gagnent le Liban, dont le gouvernement est dominé par le Hezbollah, allié de Damas.
Début novembre, des sources diplomatiques occidentales avaient évoqué des menaces pesant sur la Finul. L’agence al-Markaziya avait rapporté des mouvements "pas rassurants" d’éléments extrémistes palestiniens chargés de surveiller les déplacements de la Finul, surtout autour du camp de Rachidiyeh. Ces sources n’excluaient pas de nouvelles attaques (après celles qui ont visé le contingent italien en mai dernier, puis français, en juillet dernier) à ce niveau.

Certains médias estiment également que la France, en raison de ses positions sur la Syrie et l'Iran, est délibérément visée dans le sud du Liban, une région sous contrôle du Hezbollah.

L’ancien ministre Marwan Hamadé a d'ailleurs carrément accusé Damas d'avoir commandité l'attentat. "Pour moi, le message est clair. Ce sont les Syriens (qui sont derrière l'attaque) et le postier est le Hezbollah", a-t-il déclaré à l'AFP. "Rien ne se passe là-bas sans l'approbation du Hezbollah", a-t-il estimé. Les Syriens "accusent la France d'être le fer de lance de ce qu'ils pensent être un complot extérieur" contre leur pays, et "on sentait que quelque chose devait arriver", a-t-il estimé. Les Syriens "ont multiplié les menaces contre la France directement ou par certains de leurs porte-parole au Liban", a-t-il affirmé. L'attaque a eu lieu à proximité d'un camp de réfugiés palestiniens, ce qui est selon lui destiné à "noyer le poisson" quand à son mobile et ses auteurs.

Interrogé sur un éventuel rapport entre cet attentat et la politique de la France en Syrie pour y faire arrêter la répression, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, a déclaré : "Non, on ne fait pas encore de lien".

Bernard Valero a aussi évoqué un possible changement de posture de la France au sein de la Finul. "Lorsque nous aurons les résultats et les recommandations" de la révision stratégique de la Finul qui est en cours, "vraisemblablement au début de l'année prochaine", "nous en tirerons les conclusions qui s'imposeront alors (...) s'agissant du dispositif français, de son périmètre, de son organisation, de son rôle" au sein de cette force, a-t-il dit.

 
Un soldat blessé. Photo AFP

Le 3 août dernier, le président français Nicolas Sarkozy avait écrit au Premier ministre libanais Najib Mikati pour lui dire que la France pourrait remettre en question sa présence au sein de la Finul, alors que le 26 juillet, un contingent français qui avait été visé par une explosion près de Saïda (Liban-Sud). Six Casques bleus français avaient été blessés.

"Présente sans discontinuer dans la Finul depuis 1978, la France entend ainsi témoigner de son attachement à la souveraineté libanaise et de son amitié pour votre pays. Elle attend en retour que les autorités libanaises remplissent leurs obligations, notamment celles qu’elles ont acceptées au titre de la résolution 1701 et qui prévoient la garantie de libre circulation de la Force", avait écrit le président Sarkozy. "L’attaque du 26 juillet 2011, si elle devait se renouveler, ne pourrait que poser la question de la justification pour la France de maintenir ses soldats face à des risques qui ne seraient pas traités comme ils devraient l’être par le pays d’accueil. Il est en conséquence essentiel que des actions rapides de sécurisation soient prises, notamment sur l’axe de communication nord-sud", avait-il encore prévenu.
M. Mikati avait réagi le 1er septembre en déclarant que son pays souhaitait "fortement" que la France maintienne sa participation, soulignant que "la participation de la France à la Finul a aidé à favoriser un sentiment de sécurité parmi les Libanais".

La semaine dernière, le journalistes Georges Malbrunot avait indiqué sur le blog qu'il tient pour le quotidien français Le Figaro, que Paris, fortement engagé sur le dossier syrien, avait renoncé à prendre le commandement de la Finul, redoutant que son contingent soit la cible d’attaques en cas de détérioration de la situation à la frontière.
Dans une interview accordée au quotidien as-Safir d’aujourd’hui, l’ambassadeur de France au Liban, Denis Pietton, a indiqué que Paris n’a pas rejeté l’idée de prendre le commandement de la Finul au Liban, qui est attribué selon un principe de rotation à l'un des trois pays européens assurant les plus importantes contributions en soldats. "Nous sommes satisfaits par notre niveau de participation au sein de la Finul, mais nous n’avons pas exprimé de désir de commander" la force internationale, a précisé M. Pietton.


Le véhicule de la Finul touché par l'explosion. Ali Hashisho/Reuters

Au niveau libanais, le Premier ministre Nagib Mikati a condamné l’attaque d'aujourd'hui, dont il a affirmé qu'elle vise non seulement les forces de la Finul, mais également la stabilité et la sécurité du Liban. Selon le Premier ministre, les attaques "n’affecteront pas les missions de la Finul ou les engagements du Liban envers la résolution 1701 du conseil de sécurité".


Dans l'après-midi, le Hezbollah a également dénoncé l'attentat. "Cette attaque porte atteinte à la stabilité et la sécurité du Liban et vise particulièrement à déstabiliser le Liban-Sud ", écrit-il dans un communiqué. Le Hezbollah a par ailleurs appelé les forces de sécurité à "déployer tous les efforts nécessaires afin de mettre un terme à ces attaques".

Le Conseil des ministres réuni vendredi soir au Grand Sérail a également condamné l'attentat et a appelé les différentes parties à "ne pas anticiper les résultats de l'enquête".

Malgré la série d'attaques dont elle a été victime, la Finul a affirmé de son côté être déterminée à poursuivre sa mission. Dans la soirée, le commandant de la Force de l'ONU au Liban-Sud, le général Alberto Asarta Cuevos a assuré dans que l'attentat ne détournerait par la Finul de sa mission.  "La Finul est encore plus engagée dans sa mission", a-t-il affirmé dans un communiqué. "Cet acte vil et méprisable ne vise pas seulement à faire du mal aux soldats de la paix mais aussi à ébranler la stabilité et la paix qui prévalent dans le sud", a-t-il dénoncé.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon a condamné l'attentat "troublant" et a espéré que les auteurs seront rapidement identifiés et traduits en justice. "Cette attaque contre la Finul, la troisième depuis mai 2011, est profondément troublante". "La sécurité de tous les personnels de l'ONU au Libanest d'une importance primordiale", a-t-il encore déclaré.


 
Réactions des internautes à cet article

- Rires... C'est vrai Jabbour, vous avez raison, où sont tous ces grands hommes que vous citez ? Parce que ceux que nous avons actuellement, TOUS sans exception, ne leur arrivent même pas à la cheville. Bon allez Jabbour, je confesse que je m'adresse à vous... disons un peu moins correctement qu'avec les autres, mais je reste un petit amateur devant votre façon de vous exprimer (sourire).
Robert Malek

- - - Que sont devenus ces grands hommes Libanais que nous avons eu , qui ont gravé leurs noms dans la diplomatie et la politique mondiale , qui ont été les fondateurs de la ligue arabe " hélas " oui , comme le Président Camille Chamoun , et le Rédacteur de la Déclaration Universelle des droits de l'homme comme Charles MALEK !? oui un Malek Grec Orthodoxe de Koura Nord Liban , il présida au siège de l'assemblée Générale des Nations Unis , après avoir été ambassadeur aux USA et à l'ONU . Ils peuvent se retourner dans leur tombe , quand on voit aujourd'hui quelques-uns de leur famille comment ils s'expriment et avec quelle élégance !
JABBOUR André

- Je tire mon chapeau à André Jabbour dont le grand réveil semble être vraiment sincère. Anastase Tsiris
Anastase Ts

- Ah bon Jabbour ? Parce que les attaques précédentes contre la Finul n'étaient pas de trop ? Ah c'est vrai que vous commencez à retourner votre veste... Pas de souci, on apprend à tout âge.
Robert Malek

- - - C'est inhumain et inadmissible , cette attaque est l'attaque de trop contre la FINUL , qui n'est autre qu'une force de paix . La FINUL devrait avoir les moyens de riposter en devenant une force de dissuasion , avec l'aide de l'OTAN , pour pourchasser ces terroristes qui qu'ils soient , puisque l'armée Libanaise n'a pas les moyens ou s'empêche de le faire .. La FINUL et les soldats Français et autres de la paix , qui sont là pour nous aider et nous assister , qui forment une force de Paix internationale entre l'état Hébreu et l'état Libanais , ne doivent plus être utilisés comme chair à canon , pour je ne sais quelle cause et au nom de je ne sais quel ..!!!
JABBOUR André

- Des assassins, des criminels, des traîtres ceux qui commettent ces attaques plus "qu'ignobles" contre la Finul de quelque nationalité que soit son contingent attaqué. La Finul est là pour protéger les habitants du Sud, le Liban et le Hezbollah même des agressions criminelles d'Israel. Et s'ils le font pour le régime syrien, qu'ils aillent le faire au Golan, ces lâches méprisables, qui qu'ils soient. Et après le Golan, qu'ils aillent au diable. C'est le seul ami qu'ils ont, car ils sont vils comme lui. Nous tous, chers lecteurs, devons réagir avec cette violence contre ceux qui piétinent la souveraineté du Liban et démoralisent notre armée.
Halim Abou Chacra

- Mon cher Kamel...non,non et non!Nicolas Sarkozy,on l'aime ou pas ,peu importe...mais tu es en train de parler du Président de la République Française.Non,il n'est pas à la botte d'Israël....la France l'a montré à plus d'une reprise.La présence de la Finul et plus spécifiquement de sa composante française sont un gage de paix pour le Liban...je ne comprends pas ton propos,insultant pour la France,et insultant pour le Liban...un moment d'exaspération,sans doute!
GEDEON Christian

- Christian est entré dans le coeur du sujet. Certains, mettent l'intégrité et la paix dans le pays en danger mortel. Il faut que l'armée Libanaise s'impose dans tout le Sud, à quel prix que ce soit. Anastase Tsiris
Anastase Tsiris

- Qui a vraiment interet a ce que la France deguerpisse ? De toute facon elle ne partira que si israel lui ordonne de le faire. Sarko s'executera.
Jaber Kamel

- Maintenant ,il faudrait peut-être arrêter de plaisanter et mettre hors d'état de nuire les tarés qui ont commis cet attentat.Bien sûr ce ne sera personne,ou un vague groupuscule...bien sûr.Mais les Libanais doivent se rendre compte que la responsabilité leur en est collectivement imputée...il faut arrêter de jouer!
GEDEON Christian

 

La Finul cible d’un nouvel attentat terroriste au Liban-Sud

OLJ -10-12-2011
Les blessés ont reçu les soins nécessaires sur le lieu de l’attentat. Photo Ismail Sabrawi
Les blessés ont reçu les soins nécessaires sur le lieu de l’attentat. Photo Ismail Sabrawi
Attaque Cinq Casques bleus français ont été blessés hier à Tyr, dans le sud du Liban, dans un attentat visant selon le président Michel Sleiman à pousser la France à quitter le pays.

Ce nouvel attentat serait, selon nombre d’observateurs, un message clair à l’intransigeance française par rapport à la crise syrienne et la condamnation par le Quai d’Orsay des massacres commis par le régime contre les civils.
La charge explosive, pesant 10 kg selon une source judiciaire, a été actionnée à distance. L’action n’a pas été revendiquée.


Une source militaire a précisé que les charges explosives sont généralement actionnées par fil et non par télécommande afin de contourner le système de brouillage dont sont équipées les forces de la Finul.
Deux passants ont également été blessés dans cette explosion d’une bombe dissimulée sur le bas-côté de la route, qui a été déclenchée au passage de la jeep des soldats de l’ONU à la périphérie de Tyr, a déclaré un responsable des services de sécurité sous le couvert de l’anonymat.
Un des soldats a été grièvement blessé au visage, a indiqué l’armée libanaise, alors que l’état-major des armées à Paris a précisé que quatre des Français blessés ont été « très légèrement touchés » et le cinquième « un peu plus sérieusement » atteint, sans que ses jours soient en danger. L’état de santé des deux civils n’était en revanche pas connu.
Un correspondant de l’AFP a vu trois des militaires, une femme et deux hommes, la tête bandée, près de leur véhicule très endommagé. La violente explosion a creusé un cratère profond d’un mètre. Après avoir reçu les premiers soins sur place, les blessés ont été transportés à l’hôpital.
Selon un communiqué de l’armée, la charge explosive avait été placée à l’intérieur d’une benne à ordures. L’armée a immédiatement mis en place un cordon de sécurité dans le périmètre de l’explosion. Plusieurs experts militaires ont été dépêchés sur les lieux, alors que la police militaire coordonnait avec la police onusienne dans le cadre de l’enquête sous la supervision des autorités judiciaires compétentes, a encore précisé la troupe.
Des artificiers français se sont également rendus sur place pour enquêter. Les patrouilles de l’armée, dépêchées en force, ont été intensifiées dans les parages de l’explosion. Les soldats ont perquisitionné les champs environnants à la recherche d’indices.
Pour sa part, le parquet militaire s’est saisi de l’affaire avant de charger les services de sécurité de mener une enquête préliminaire. Le commissaire adjoint au gouvernement près le tribunal militaire, le juge Dani Zeenny, a été envoyé sur place pour effectuer un constat.
Selon le site d’informations NowLebanon, la Finul a aussitôt pris la décision de suspendre ses patrouilles à la frontière, craignant une réédition de l’attentat, qui d’ailleurs n’est pas le premier du genre.
À la demande du président de la République, le ministre de la Défense, Fayez Ghosn, s’est rendu au chevet des blessés à l’hôpital Hammoud, de même que le président de la commission des Droits de l’homme, le député Michel Moussa, qui a vivement dénoncé l’attentat. Pour M. Ghosn, l’attentat « n’affectera aucunement la relation du Liban avec la Finul ».
Cet acte terroriste est le troisième cette année contre une patrouille de la Finul. En mai, six Casques bleus italiens avaient été blessés par une bombe à Saïda. Et le 26 juillet, toujours à Saïda, six Casques bleus français avaient été blessés par une explosion similaire à celle de vendredi. Aucun de ces attentats n’a été revendiqué.
Cette nouvelle attaque intervient alors que politiques et diplomates soulignent le risque que les violences en Syrie voisine, où le régime réprime dans le sang le soulèvement entamé il y a près de neuf mois, gagnent le Liban.
L’attentat de juillet avait poussé le président français Nicolas Sarkozy à envisager une remise en question de la présence française au sein de la Finul en cas de nouvel attentat. Ce à quoi M. Mikati avait répondu qu’il souhaitait « fortement » que la France maintienne sa participation.
Cinq Casques bleus français ont été blessés tôt ce matin dans une attaque qui visait leur patrouille à Tyr, dans le sud du Liban, a indiqué un responsable des forces de sécurité. Ce dernier a expliqué qu'une puissante explosion a eu lieu dans l'est de cette ville côtière, alors que les soldats de l'ONU circulaient en Jeep.

Le 26 juillet, une explosion d'origine indéterminée avait déjà touché un convoi de la Force de l'ONU déployée dans le sud du Liban (Finul) près de Saïda, dans le sud, blessant six Casques bleus français.( Le Figaro,8-12-2011)
Lire d'autres articles:
http://www.lefigaro.fr/international/2011/12/01/01003-20111201ARTFIG00733-les-menaces-s-accumulent-contre-la-franceau-liban.php

Comme une lettre à la poste.

  
Par Philippe Abi-Akl | 10/12/2011
...Quel que soit l’auteur de l’attentat d’hier vendredi contre la Finul, une chose est certaine, le Liban-Sud demeure la boîte aux lettres privilégiée à travers laquelle des « messages » politiques musclés, qu’ils soient locaux ou régionaux, peuvent toujours être envoyés incognito.
Supposé être un sanctuaire où l’armée, épaulée par la Finul, étend progressivement son autorité, le Liban-Sud est en réalité un no man’s land où, à côté de ces forces légitimes représentant l’État libanais, deux autres forces au moins, le Hezbollah et les Palestiniens, disposent d’une certaine liberté d’action, bien que clandestine.(..)

Des camps palestiniens de Saïda et Tyr aux réseaux clandestins établis par le Hezbollah, au titre de la résistance, la situation sécuritaire du Liban-Sud est caractérisée par les stratégies de « flottement », ce qui rend difficile l’identification de la partie qui rompt le consensus établi par le Conseil de sécurité, depuis la guerre de l’été 2006, au Liban-Sud.
Dans certains cercles politiques, où l’on prête au Hezbollah une capacité militaire qui peut paraître surestimée, on se demande pour quelle raison le parti chiite ferme l’œil sur certaines agressions. Ces milieux rappellent que cet attentat est le troisième de ce type à être perpétré au Sud-Liban. Et d’ajouter qu’à seul titre défensif, la Résistance islamique devrait réagir dans des cas analogues, ou du moins se mobiliser pour n’avoir pas, à son tour, à recevoir des « messages » explosifs.
Cherche-t-on à pousser la Finul à s’en aller ? À déstabiliser le Liban ? Est-ce simplement un « message » d’avertissement adressé à la France de Nicolas Sarkozy?
Voilà quelques-unes des questions qui se posaient naturellement hier aux responsables politiques. Le chef de l’État est convaincu que l’on cherche à pousser la Finul à s’en aller. La France a choisi de ne pas faire le lien entre cet attentat et l’appui politique et, semble-t-il, logistique, qu’elle apporte à l’opposition syrienne.
Un observateur indépendant penche, pour sa part, en faveur de la thèse du « message », relevant que la puissance des charges posées sur l’itinéraire des convois de la Finul est telle que, jusqu’à présent, leur explosion n’a fait que des dégâts et des blessés, mais pas de morts. En outre, ces charges sont actionnées à distance et non télécommandées, afin de contourner les systèmes de brouillage de la force internationale.
Bien entendu, le Premier ministre – pour la forme – a demandé aux forces armées un rapport circonstancié sur cet attentat et l’arrestation de ses auteurs.
Mais en mai, six Casques bleus italiens avaient été blessés par une bombe à Saïda.
Et en juillet, toujours à Saïda, six Casques bleus français avaient été blessés par une explosion similaire à celle de vendredi.
Ces deux attentats n’avaient pas été revendiqués, et tous les efforts pour en identifier les auteurs étaient restés sans résultat.
Fera-t-on preuve de plus de sagacité cette fois ?
Il est permis d’en douter.

dimanche 4 décembre 2011

Reponse au commemtaire de Mr Wajih

Merci Cher Wajih pour ton commentaire dont j'approuve le contenu :Il n'ya pas de doute que la religion ne constitue pas le facteur unique et determinant des conflits politiques entre les nations.Les chretiens d"orient ne constituent pas une exception dans cette problematique.Leur probleme est pose en ces temps pcq ils sont victimes de projets exterieurs ( politique internatiionale ) et raisons locales ( victimes d'agression injustifiees venant du salafisme.) c'est un fait.Toute solution doit prendre en considerationces 2 facteurs. C'est la responsabilte de tous ,surtout dans ce monde qui tend a etre un " Village Globale ".

Cher 'Jose',
Bien que je sois un lecteur assidu de toutes tes publications toutefois j'aimerai bien attire ton aimable attention qu'il est malheureusement  vraiment vain d'essayer d'ecrire toujours une histoire differente des 'chretiens d'orient' maronites soient ils ou autres et ceci a n'importe quel niveau et quelques soient ceux qui essaient de le faire pour des raisons multiples dont je cite:
1- nous n'avons jamais vu ou connu a travers l'histoire ancienne ou modernes des nations  basees seulement sur la croyance religieuse pure perduree et affermir leur presence ou meme leur survie! preuves a l'appuie si nous jettons un regard sur les plus grands conflits dans l'histoire moderne par exemple que trouvons nous :  la russie bolchevique c'est alliee avec la france catholique pour combattre l'allemagne (historiquement chretienne)! Alors que l'angletterre (chretienne) n'a eu aucun probleme de combattre l'argentine (tout aussi chretienne) dans Les Malouines et que la france chretienne n'a elle aussi eu aucun probleme a supporter Saddam hussain (le musulman) contre l'iran un pays tout aussi musulman...croyez-vous que dans toutes ces guerres dont l'enjeu etait parfois la survie du monde moderne existait il n'importe quel motif 'religieux' derriere?  Jamais nous tous le savons tres bien! Alors que les exemples dans ce sens prolifere dans toute l'histoire humaine!!! Alors quelle est L'enjeu et qu'est ce qui se passe??
2- le monde est un monde de nations completes basees avant tout sur des verites geographiques qui prennent leurs racines dans l'histoire et le jeu est avant tout un jeu d'interets purs. Seuls l'interet des nations est le vrai moteur qui fait tournee le monde!
Ceci est une verite humaine historiquement vraie et qui a toujours etait le vrai motif des plus importants mouvements humains a travers tous les siecles et tous les temps!
2- La 'question' des 'chretiens' D'orient commence a etre posee et trouve seulement ses vrais racines des 1860 annee qui avait debutee avec un soulevement des paysans dirigees au depart contre les ottomans ( Fakherddine dans ce sens est le meilleur exemple alors que nous savons tous qu'il n'etait pas chretien non plus) ce soulevement a ete malicieusement detourne de ces objectifs par les occupants ( on trouve au Liban recement beaucoup ce genre de 'detournement') qui l'ont transforme en un conflit intercommunautaire afin de le devier de ses raisons originales et l'etouffer ulterieurement. Les nations presentes a l'epoque percevant la faiblesse de l'empire ottoman ont profiter de l'evennement et voulant chacune mettre un pieds dans L'Orient se sont posees chacune comme protecteur d'une communautee ex: France pour les maronites, anglais pour les druzes, russe pour les orthodoxes de la naquit les interminables guerres de communautee au Liban qui perdure helas toujours et on detriment de tous !
3- Ce jeux a ete perpetre par les francais qui sont les vrais createurs de la fameuse formule de convivialite libanaise qui fait perduree l'etat de mosaique au Liban ou chaque communautee religieuse ou souvent de meme rite croit toujours qu'elle est une entitee separee de tous les autres et par cette croyance detruit l'essence meme de l'existence du Liban en annulant tout esprit reel de 'citoyennete' qui represente en lui meme le vrai ciment des peuples et le chemin par ou progressent les nations!!! Ceci explique parfaitement tous les soubresauts souvent dramatiques dont a souffert le Liban depuis sa naissance alors qu'il n'est pas pret encore de resoudre ses problemes son peuple etant toujours emprisone par ses croyances 'communautaires' n'atteignant toujours pas l'esprit de la citoyennete qui lui permetterait de jetter les bases d'un Liban moderne et qui serait enfin uni contre vents et marees!
Une fois que les tous les libanais arriveraientt a cette conviction : nous sommes tous des citoyens ayant les memes droits et obligations alors nous tous seront sauvees pour le temps des temps! D'ailleurs Le patriarche Rai n'est plus du tout loin de cet esprit et par la meme il represente une vraie lumiere qui commence a se propager dans tout l'Orient! Cet Orient qui est pour l'occasion meurtri par ses blessures qui sont surtout servi et provoquer par une nouvelle forme de colonialisme qui essaie depuis plus de 70 ans de s'etablir dans la region au detriment des citoyens originaux. Mais ceci serait un autre sujet! De meme Le patriarche Kharaich bien avant est aussi considere comme une autre source de lumiere qui aussi diverge vers le meme sens ( on peut dire de l'histoire) representant par ce fait La Solution pour tous les 'communautes' de la region et a plus forte raison pour les chretiens! A bon entendeur salut!
J'espere bien cher ami te voir publier cette lettre a tout le groupe et que chacun puisse commenter!
Bonne soiree.
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samedi 3 décembre 2011

Les maronites et la France » font toujours couler de l’encre



OLJ - Par Carole DAGHER | 03/12/2011

Mgr Mazloum prononçant son allocution.
Mgr Mazloum prononçant son allocution.

Communauté Sous le thème « Les maronites et la France : regards croisés », le Centre de documentation et de recherche (CMDR)-France a organisé un colloque de haut niveau au palais du Luxembourg (siège du Sénat), regroupant autour de quatre tables rondes historiens, universitaires, écrivains de renom et diplomates. Dans son allocution d’ouverture, l’évêque Samir Mazloum, visiteur apostolique pour les maronites en Europe, a présenté le rôle et les objectifs du CMDR, dont il est le président effectif au Liban et en France.
Le CMDR-France regroupe dans son conseil d’administration des personnes actives de la communauté franco-libanaise à Paris (intellectuels, avocats, consultants, financiers). Centre indépendant d’analyse et de réflexion, il est constitué en association depuis 1901, et placé sous l’autorité du patriarche maronite, dans la lignée du CMDR-Liban, qui avait été créé en 2004 par le patriarche Nasrallah Sfeir.
Pour leur première initiative publique, les organisateurs du colloque ont voulu associer et confronter des personnalités aux parcours très différents. Le souci d’irriguer la réflexion au sein des maronites a été salué par les personnes présentes, et notamment par le rédacteur en chef adjoint du journal « La Croix », Jean-Christophe Ploquin, comme un défi à la fois courageux et stimulant. S’il est rare en effet d’évoquer l’histoire des maronites sans que ne se profile l’ombre portée de la France sur le destin de cette communauté, la relation franco-maronite n’a pas épuisé sa richesse et sa diversité. L’originalité de la démarche du CMDR-France résidait dans le fait de soumettre cette relation à une double lecture, maronite et française, dans un effet de miroir reflétant son impact sur l’histoire du Levant et la manière dont elle est perçue de part et d’autre. D’où le complément de titre : « Regards croisés ».


 
Réactions des internautes à cet article

- Ne rêvez pas Maronites du Liban. La grande Mère, c'était du passé. Aujourd'hui, ce sont les intérêts vitaux de chaque pays qui tracent ses politiques, surtout étrangères. Des paroles on entendrait, bien sûr, des actes on ne verrait jamais. Les temps des croisades sont révolus. Bkerké et les autres autorités chrétiennes doivent prendre en considération cette vérité, que l'Occident, laïc par exellence, ne cherche que ses intérêts propres et vendrait, sans souci de conscience, tous les chrétiens du M.O. pour quelques barils d'or noir. L'ultime aide qu'ils pourraient décider, c'est d'acceuillir les chrétiens chez eux, pour apaiser le peu de conscience qui leur reste, s'il leur en reste encore ! Anastase Tsiris

Maronites et chrétiens d’Orient : trois axes de réflexion

03/12/2011

À l’heure où les soulèvements arabes posent la question de l’avenir démocratique de la région, la 1re table ronde, modérée par Georges Zouein, consultant en culture et développement, s’est penchée sur la question des chrétiens d’Orient, à nouveau d’actualité. Sous le titre « Mythes et réalités sur la situation des chrétiens dans le monde arabe : la place des maronites dans la politique de la France au Levant », l’ancien ministre Georges Corm a développé trois axes de réflexion. Il a d’abord contesté l’appellation de « chrétiens d’Orient », porteuse selon lui d’une « connotation ethnique », et renvoyant à une idée de souffrance et de persécutions subies, appelant une protection occidentale. Corm a indiqué préférer l’emploi du mot « Église ». Il a ensuite développé l’importance symbolique et politique acquise par l’Église maronite à travers sa « relation à la fois ambiguë et sympathique avec la France, selon les circonstances ». Déplorant l’instrumentalisation de la communauté dans les rivalités franco-britanniques, il a estimé à cet égard qu’il fallait « cesser d’idéaliser la relation franco-maronite ». Enfin, abordant la question de l’émigration, il a souligné la nécessité de ré-enraciner les fidèles de l’Église maronite dans leur terre et de leur apprendre leur histoire et leur patrimoine syriaques, oubliés au profit de l’histoire de France. Il a rendu à cet égard un hommage particulier au père Youakim Moubarak, trop tôt disparu.
Le père Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient, devait souligner l’intérêt particulier de la France pour les chrétiens d’Orient. Mais, a-t-il déclaré, « si les Français aiment les maronites, ils ont tendance à projeter sur eux leurs préoccupations hexagonales ». Il a développé les principaux axes de la mission de l’Œuvre d’Orient : éducation, santé et formation des prêtres, insistant sur l’importance de l’aide aux établissements francophones. Saluant le rôle du patriarche maronite, il a dénoncé la volonté de la presse de l’entraîner vers la question de la politique en Syrie, avant de conclure sur la nécessité de respecter la Déclaration universelle des droits de l’homme, les droits de l’homme étant inaliénables et non « adaptables » d’une culture ou d’une religion à une autre.

L’historienne Chantal Verdeil (Inalco) devait pour sa part développer le rôle des missionnaires dans les relations entre les maronites et la France entre le XIXe et le XXe siècle, lorsque la France était « protectrice des chrétiens d’Orient ». Bien que n’étant pas tous Français, les missionnaires, en particulier les jésuites, auraient pu être perçus comme le relais de la politique française au Levant. Verdeil a développé les axes de ces missions, essentiellement catholiques, dans le renforcement des Églises catholiques orientales, face à deux « menaces », celle de l’influence protestante, alors considérée comme hérétique, et celle de la modernité, issue des principes de la Révolution française notamment.

L’occasion manquée de la proclamation du Grand Liban

   
  
03/12/2011

Dirigée par Jean-Christophe Ploquin, la 2e table ronde a abordé la construction de la relation privilégiée entre les maronites et la France et ses conséquences. Sous le titre : « La formation du Grand Liban en 1920 ou la fin d’une grande politique française au Levant », l’historien et écrivain Gérard Khoury a développé une lecture tout à fait inédite de l’acte de naissance du Grand Liban.
Du XVIe siècle à la Première Guerre mondiale, la France a eu, selon lui, « une grande politique ottomane et une petite politique de soutien aux chrétiens d’Orient ». « C’est grâce à sa grande politique, sur laquelle elle s’appuyait, que la France a pu améliorer le sort des minorités du Levant, et principalement celui des chrétiens du Mont-Liban, qu’on qualifiait de clientèle de la France, alors fille aînée de l’Église », relève-t-il. « À partir de la deuxième moitié du XIXe siècle et surtout après l’instauration du régime d’autonomie de la Moutassarrifiya en 1861 pour le Mont-Liban, la France va accentuer sa petite politique en s’appuyant de plus en plus sur les maronites pour des raisons politiques, économiques et culturelles. »

Les accords Sykes-Picot de démembrement de l’Empire ottoman, le rôle de Clemenceau, celui du patriarche Hoyek à la conférence de Versailles, sont alors détaillés par le conférencier, jusqu’au dénouement, avec la proclamation de l’État du Grand Liban par le général Gouraud, le 1er septembre 1920, que Khoury assimile à « une occasion manquée », celle de « l’harmonisation des vœux de la majorité et des minorités qu’avait presque réussie Clemenceau ».
Les relations franco-maronites, c’est aussi les maronites en France et l’histoire d’une « émigration » qui n’en est pas une. Le Foyer franco-libanais en est un exemple éclairant. Mgr Saïd Saïd, vicaire patriarcal maronite en France, a exposé l’histoire du culte maronite en France, depuis sa reconnaissance en 1892 par l’État français et l’affectation de la petite chapelle du Sénat aux maronites, jusqu’à l’inauguration, en 1915, de l’église de la rue d’Ulm, sous le nom de Notre-Dame du Liban. C’est en 1936 qu’est créé un comité d’honneur pour s’occuper du projet de la fondation qui prend le nom de Foyer franco-libanais, lequel sera inauguré en 1963 par le patriarche Méouchy. Soulignant le rayonnement culturel de cette institution, qui fut soutenue par des personnalités éminentes de la diaspora libanaise, Mgr Saïd devait relever le désir des maronites de s’inscrire dans une perspective nationale. « Avec cette chapelle et cet ordinariat, a-t-il ajouté, on ne parle plus de maronites à Paris, mais de maronites de Paris. »
Enfin, l’historienne Nadine Méouchy (IFPO) a déroulé « un siècle de relations entre les maronites et la France, 1860-1960 », durant lequel l’Église maronite connait une ascension politique irrésistible. Cette ascension se manifeste notamment sous le régime de la Moutassarrifiya, qui « fournit aux maronites une culture politique et une expérience de gouvernement unique adossée à une garantie internationale et surtout française ». Cela n’empêchera pas le patriarche Arida de s’opposer à plusieurs reprises à la politique française sous le mandat, et à s’autonomiser par rapport à la tutelle française. Ce qui montre à quel point les maronites demeurent attachés, à travers leur histoire, d’abord au principe de liberté qui a toujours été leur moteur (Youssef bey Karam en est un exemple flagrant au XIXe siècle). C’est cette liberté qui leur a permis de jouer un rôle-clé de vecteur de la modernité en Orient.
Faisant la transition avec la 3e table ronde, Méouchy a développé une conclusion particulièrement intéressante, qui a alimenté le débat dans la salle. Elle mérite d’être rapportée, en raison du regard analytique et
critique.
« L’indépendance, souligne Méouchy, montre rapidement que la communauté maronite, toujours politiquement dominante et objectivement coresponsable avec les sunnites de la construction de l’État, n’a pas réussi à se défaire de la conscience minoritaire héritée du temps de l’Empire. La relation privilégiée avec la France lui aura permis entre autres d’obtenir un État à ses conditions, mais pas de penser l’État pour tous à partir du moment où d’autres communautés y étaient incluses. Le modèle d’État-nation sécularisé imposé par la France n’était pas adapté à la réalité anthropologique des sociétés du Proche-Orient. De plus, ce modèle fut perverti dès l’origine par la France elle-même puisqu’elle cautionna l’institutionnalisation du confessionnalisme. Au fond, c’est pour n’avoir pas assumé la responsabilité historique de la construction nationale que les maronites ont perdu la prédominance dans l’État libanais, mais la légitime interrogation autour de cet échec devrait peut-être porter sur le fait minoritaire bien plus que sur la communauté maronite en elle-même. »
Et Méouchy de se référer à l’actualité régionale, où « d’autres minorités, les chiites du Liban, à travers le parti dominant, le Hezbollah, et les alaouites de Syrie, loin de tirer les leçons des erreurs maronites, ont aussi manqué les rendez-vous de l’histoire avec l’État national démocratique en reproduisant les mêmes visions minoritaires d’ancien régime, mortifères au niveau national et suicidaires au niveau communautaire si l’on veut bien considérer que la démocratie est la meilleure garantie de la continuité de l’État et de la survie des minorités ».

Les trois pistes de la modernité maronite contemporaine

    OLJ  
03/12/2011

Modérée par Antoine Fleyfel, docteur en théologie et en philosophie, la 3e table ronde a posé la question de savoir si, avec les bouleversements survenus au Liban et dans le monde arabe, les maronites, culturellement porteurs de modernité, ont encore un rôle original à jouer dans ce sens.
L’historien Bernard Heyberger (EHESS) devait aborder la problématique sous l’angle historique et culturel, où la modernité introduite par les maronites au Levant est évoquée en termes d’éducation, de structuration de la société, de large diffusion des connaissances (grâce à l’imprimerie notamment), d’émergence de l’individu, de prise de conscience nationale. D’où il apparaît que le clergé maronite a été, historiquement, l’initiateur de la modernité dans la société du Mont-Liban, à travers les réformes engagées dans l’Église (synode de Louayzé, 1736), la rationalisation de la vie sociale, l’instauration de la gratuité de l’enseignement, obligatoire pour les filles et les garçons, et même l’exigence du libre consentement des époux (malgré les réticences de la société). Mais le paradoxe de l’Église est que, tout en modernisant la vie sociale, elle reste une institution réactionnaire. La littérature arabe ne sort pas du domaine de la dévotion. « Au XIXe siècle, relève Heyberger, les individus libres et citoyens issus de la “maronitude” et du collège de Aïn-Warka rompent avec la communauté (Boutros Boustani, Ahmad Farès Chidiac, Gibran Khalil Gibran) pour s’affirmer en tant qu’individus et pour apporter quelque chose de nouveau qui se rapporte à cette modernité des Lumières, comme on la conçoit en Europe au XIXe siècle. »

Des champs féconds de l’histoire maronite, la thématique aborde le monde contemporain, et plus particulièrement la période d’après-guerre. Celle-ci marque une plus grande ouverture de la politique française aux autres communautés libanaises. Cette nouvelle orientation signifie-t-elle une dépréciation de la place des maronites dans les relations franco-libanaises ? Jean-Pierre Lafon, ancien secrétaire général du Quai d’Orsay, répond à cette question en développant les priorités de la diplomatie française lorsqu’il était ambassadeur au Liban (1994-1998). L’amitié entre Jacques Chirac et Rafic Hariri dominait alors le paysage politique et diplomatique libanais. Cette période de la reconstruction et du renforcement du lien français avec la communauté sunnite fut aussi celle de l’ouverture à la communauté chiite, notamment par le biais de la construction du lycée français à Nabatiyé, rappelle Lafon. Soulignant les diverses réalisations intervenues alors (dont la création de l’ESA à Beyrouth), le diplomate français souligne l’importance de la présence chrétienne au Liban, et notamment maronite, et de son interaction avec les autres communautés.
Joseph Maïla, directeur de la Prospective au Quai d’Orsay, a pour sa part élaboré sur la question de la modernité. Les maronites, contraints de choisir entre la pesanteur des contraintes en Orient et l’adaptation aux changements historiques, tout en préservant leur identité, « sont constamment confrontés à des dilemmes créateurs ».
Maïla a ainsi développé les trois pistes de la modernité maronite contemporaine : « La première trajectoire, plutôt exceptionnelle, consistait à sortir de la communauté pour aller vers l’État. La communauté maronite a eu la chance, de par ses qualités propres et par sa relation avec la France, de se doter d’un État, dans le contexte de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce choix de l’État s’est fait en prenant le risque de la pluralité, mais au détriment de l’identité. L’expérience maronite est celle de la pluralité, dans une territorialité libanaise définie comme la volonté de vivre dans un espace commun avec d’autres communautés, dans un État libre et indépendant (ce que les Libanais appellent la souveraineté). Les maronites ont été les inventeurs de cette territorialité d’indépendance dans laquelle ils ont conçu leur existence et leur ancrage au Proche-Orient. »
« La deuxième introduction à la modernité portée par les maronites a été l’éducation qui a mené à un processus d’individuation », a poursuivi Maïla. « Le 3e choix fut le système économique libéral très ouvert. Il s’est fait dans une tentative de marier une tradition de négoce avec une tradition de communautarisme. Le penseur emblématique en fut Michel Chiha. Ce choix a été lourd de conséquences, car il s’est fait au détriment d’une intégration sociale forte. » Or aujourd’hui, « on ne peut plus faire le pari libanais sans faire le pari de la cohésion sociale ».
Maïla estime que « le pari maronite de la modernité a été gagné » dans la mesure où « les maronites ont porté l’idée de l’État, à laquelle se sont ralliés les sunnites en 1943, puis les chiites plus tardivement ». Ainsi « l’idée maronite de l’État, avec une conception pluraliste de la nation, a été partagée, certes dans la douleur et dans les crises, mais je ne connais pas de construction étatique qui ne se soit faite sans les contradictions ».
Ensuite, poursuit Maïla, vient « le temps du doute maronite », qui est celui de la guerre. Tentation rattachiste identitaire autoritaire, par rapport à la Syrie, ou partitionniste délétère ou indépendantiste sectaire (reconduire le rêve maronite de diriger la nation) se sont opposées. L’Église a tranché. Dirigée par le patriarche Sfeir, et aujourd’hui par son successeur Mgr Raï, elle a fait le choix d’un « enracinement d’ouverture », une appartenance à la terre, à son territoire et sa souveraineté, mais qui s’ouvre sur la modernité et le Moyen-Orient. Quelles sont les chances de la modernité libanaise ? L’émigration d’abord, notamment dans le contexte de la mondialisation. « L’émigration est une perte de substance, mais qui s’enrichit par un système de diaspora », estime Maïla. « La chance de la communauté maronite est d’avoir été mondialisée avant toutes les autres. Encore faut-il l’organiser. « Le 2e point est de réfléchir au développement du système : comment passer d’un système participatif à un système de citoyenneté. » Et finalement, que faire des révolutions arabes ? « Dans cette région, conclut Maïla, c’est une chance risquée, certes. L’islam politique se fait aujourd’hui au risque de la pluralité et de la démocratie. Il accepte de rentrer dans un cycle d’élections, de gestion et d’alternance. Il faut jouer le jeu, et il y a là un risque qu’il faut savoir prendre. » 


Le père Youakim Moubarak ou le « génie de la libanité


De gauche à droite : Neemat Frem, Annie Laurent, Olivier Germain-Thomas et Maya Ghosn.
De gauche à droite : Neemat Frem, Annie Laurent, Olivier Germain-Thomas et Maya Ghosn.
La 4e table ronde, modérée par Maya Ghosn, conseil en management et en communication, a posé les questions suivantes : que signifie être maronite aujourd’hui ? Comment les maronites peuvent-ils concilier leur ancrage identitaire et leur appartenance citoyenne dans les pays d’accueil ? Que peut découvrir un Occidental au contact ?
Sur cette dernière question, l’écrivain et journaliste Olivier Germain-Thomas a répondu en rendant un hommage particulièrement émouvant au père Youakim Moubarak, « un homme qui a changé ma vie ». Curé de Saint-Séverin pendant plus de 18 ans, écrivain, penseur, théologien, secrétaire général du patriarcat maronite, inspirateur du synode maronite, le père Moubarak a exercé « une influence considérable sur un grand nombre de spirituels, de penseurs, d’écrivains et d’artistes en France », tous également « touchés par sa lumière spirituelle ». Précisant que ce prêtre maronite hors du commun « a énormément fait pour montrer la force de la maronité au sein des Français » grâce à son charisme personnel, Germain-Thomas a rappelé le rôle important qu’il a joué sur le plan politique, étant en contact avec toutes les communautés, y compris druze et chiite. « Il a porté le génie de la libanité, qui consiste à pouvoir être soi-même partout, en restant fidèle à ses racines. » L’écrivain français a souligné l’importance de l’œuvre du père Moubarak dans le dialogue islamo-chrétien. Dans les dernières années de sa vie, à travers ses cours donnés à Louvain-la-Neuve ou dans ses conversations, Moubarak semblait attiré par la mystique de l’Inde, et notamment par le père Montchanin, lequel avait fondé une sorte d’ashram dans le sud de l’Inde, lieu de dialogue entre les chrétiens et les hindous. Le père Moubarak, a poursuivi le conférencier, était très intéressé par les églises malabares et malankares, et son désir à la fin de sa vie était d’y aller retrouver ces premières églises chrétiennes dont il se sentait proche. Il voulait « ouvrir une brèche dans l’abrahamisme », en rencontrant ces églises, porteuses d’un patrimoine syriaque antique, et établir un dialogue avec la grande mystique de l’Inde. Germain-Thomas a souligné que le père Moubarak fut un exemple de ce destin de la maronité, qui est celui du dialogue et de l’ouverture, sans jamais abandonner ses propres racines. Il a conclu en lisant un très beau texte du prêtre maronite visant à illustrer la force de sa conviction et de sa foi.

L’industriel libanais Neemat Frem, à la fois président de l’Association des industriels libanais et vice-président de la Fondation maronite dans le monde, homme engagé dans l’Église et la société libanaise, a développé pour sa part les causes et les effets de l’émigration libanaise et chrétienne, et expliqué les moyens mis en œuvre par la fondation pour en contrer les conséquences négatives. Soulignant la contribution économique des émigrés au pays, il a précisé que « le Liban compte le niveau le plus élevé de revenus envoyés par les émigrés au pays par habitant, soit 7 milliards de dollars par an, ce qui représente en moyenne 1 350 dollars par habitant ». Cependant, l’émigration des jeunes gens, dont l’âge varie entre 25 et 35 ans, a créé un déséquilibre démographique structurel, a-t-il déploré, énumérant aussi, parmi les maux d’un tel exode, la perte des compétences, la rupture des liens avec les émigrés de seconde génération, et l’oubli de la langue maternelle, le délitement des valeurs familiales, la stagnation des campagnes et le dépeuplement des zones rurales. Il a dressé un tableau alarmant de la situation démographique des chrétiens du Liban, dû au fait que les émigrés n’inscrivent plus leurs naissances et leurs mariages dans les registres de l’État libanais. Ainsi, d’après les registres au Liban, 75 % des Libanais mâles seraient célibataires au Liban du fait du non-enregistrement des mariages. Tenter de combler ces lacunes et de redresser la barre constitue le corps du travail de la Fondation maronite dans le monde, a soutenu Frem. Chiffres à l’appui, il a noté que « l’équilibre démographique au Liban, si essentiel à notre existence et à l’harmonie de la mosaïque interne, a été structurellement ébranlé ». L’émigration a réduit le nombre des chrétiens inscrits sur les registres de l’État civil libanais de 75 % au début du XXe siècle à 34,9 % aujourd’hui, dont 19 % de la communauté maronite. Il y aurait au moins 1,6 million d’expatriés non inscrits à l’État civil. Estimant que c’est « presque un sacrilège de laisser les générations de la diaspora maronite perdre le lien avec la mère patrie », Frem devait exprimer la « grave inquiétude de la Fondation maronite dans le monde au regard de ces chiffres, surtout que nous sommes à l’aurore d’une ère nouvelle, où la culture et les droits des minorités seront de plus en plus mis en évidence ». Et de poursuivre : « Si le XXe siècle a vu l’expansion monumentale de l’uniformisme, le XXIe siècle verra la réémergence de la richesse dans la diversité culturelle, religieuse, philosophique et même identitaire. L’art de construire des entités et des systèmes harmonieux et cohérents tout en préservant les grandes palettes de cultures, de valeurs, et de trains de vie sera finalement maîtrisé. Ainsi le Liban, pays de diversité et de pluralisme, pays de confrontation et de coexistence, jouera toujours le rôle de laboratoire du futur. Ce rôle, nous l’avons payé très cher ».
Pour toutes ces raisons, a poursuivi Frem, la Fondation maronite dans le monde cherche à aider les Libanais de la diaspora à réclamer officiellement la nationalité libanaise et à exercer des pressions en ce sens sur le gouvernement et le Parlement afin de les inciter à promulguer des lois qui faciliteraient les procédures de récupération de la nationalité. « À la Fondation maronite, nous croyons fermement que la diaspora libanaise doit faire partie de notre vie économique, sociale, culturelle et politique », a-t-il ajouté. « Nous avons besoin d’elle pour stimuler l’exportation, ouvrir les marchés, investir dans l’industrie, l’agriculture, le secteur privé et le tourisme. » Et, concluant un exposé qui fut un moment fort du colloque, il a énuméré, sous les applaudissements de l’auditoire, ce qu’il a appelé « les dix commandements de l’émigré » afin, dit-il, « que ce nouveau siècle nous soit un peu plus clément que le dernier ».
Pour aborder la question de la participation des catholiques orientaux à la mission universelle de l’Église, Annie Laurent était la personne indiquée. Ayant participé en qualité d’experte au synode sur les chrétiens du Moyen-Orient en octobre 2010, sympathisante notoire des chrétiens d’Orient et des maronites en particulier, dont elle défend le rôle crucial dans la région et dans le monde, dans ses ouvrages et ses conférences, elle a d’abord rendu hommage au père Michel Hayek qui l’a initiée à l’histoire des maronites. Selon elle, « l’Église maronite bénéficie de trois atouts : sa catholicité ancienne et intégrale, qui lui a fait développer des liens très importants avec la France et Rome, d’où sa propension à l’universalité ; une relation avec les autres Églises catholiques non entachée par un complexe de séparatisme ou de scissions survenues en son sein ; une présence importante des maronites partout dans le monde et une capacité d’intégration exceptionnelle dans les pays d’accueil ». « Par leur ouverture, les maronites ont déjà rejoint une dimension universelle, certains font partie des missions latines en Orient (carmes, jésuites...). En Occident, des prêtres maronites servent aussi dans des paroisses latines. »
Les catholiques orientaux doivent-ils pour autant renoncer à leurs traditions d’origine quand ils s’installent dans la diaspora ? La conférencière indique que le synode à Rome a plaidé pour une meilleure connaissance du catholicisme oriental par les latins (respect de leur propre rite, formation adaptée dans les séminaires ). De plus, les pères synodaux ont préconisé l’extension des juridictions patriarcales sur leurs fidèles établis hors du territoire historique, d’autant plus que ce nombre va croissant, dépassant celui des fidèles restés au Proche-Orient. À la Toussaint 2010, le cardinal archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, aurait même demandé aux évêques de France de voter une motion tendant à la création d’un diocèse maronite pour l’Europe.
En conclusion, Annie Laurent devait appeler à ne plus parler de minorités mais de communautés. « Les chrétiens ne peuvent pas militer pour des États ghettos, ils ont une mission universelle d’ouverture et doivent se mettre au service de tout le monde », conclut-elle. « Les catholiques ne cherchent pas la Jérusalem terrestre, mais ils doivent semer les valeurs du royaume de Dieu là où ils se trouvent. »
Le mot de clôture du colloque devait être prononcé par l’avocat Fouad Boustany, membre du conseil d’administration du CMDR-France, au bout d’une journée réussie en tous points et entrecoupée d’un déjeuner au restaurant du Sénat.

Chrétiens d'Orient : comment les aider sans les singulariser





  
OLJ/Agences | 03/12/2011

Une église copte en Egypte.
Une église copte en Egypte.
Papier d'angle Des religieux prédisent "un avenir noir" et même affirment craindre un "génocide" des chrétiens.

La poussée islamiste dans le monde arabe est un facteur d'inquiétude pour les chrétiens d'Orient et leurs soutiens occidentaux sont partagés entre le désir de les défendre ouvertement et celui d'éviter de les singulariser.
La difficulté de prévoir l'issue de la phase transitoire actuelle a été soulignée au long d'un colloque, organisé jeudi et vendredi par le Centre culturel français de Rome.
En Egypte, en Tunisie, en Libye, au Maroc, en Syrie, au Yémen et en Irak, l'islamisme est en progression, et les menaces salafistes incitent des chrétiens à émigrer.
Dans l'assistance, des religieux, notamment libanais, ont pris la parole pour prédire "un avenir noir" et, même craindre, pour l'un d'entre eux, un "génocide" des chrétiens.
Alors que 30 000 à 40 000 coptes ont déjà quitté l’Égypte depuis mars, tous les intervenants ont souligné que le départ des chrétiens sert la cause des islamistes, et appauvrit "la diversité" de la région.
Un départ massif "serait une catastrophe", selon Mgr Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux qui a appelé les communautés présentes avant l'apparition de l'islam, à "rester sur place".
"Pour cela, a-t-il conseillé, il faut leur rendre visite, ne pas leur donner l'impression qu'ils sont isolés".
Mgr Tauran a souligné aussi l'importance du dialogue inter-religieux : "dans les conditions très difficiles actuelles, il n'y a que le dialogue qui peut nous sauver".
Cet ancien "ministre des Affaires étrangères" du Vatican a conseillé aux chrétiens d'Orient "de ne pas trop répéter qu'ils sont une minorité". Ils sont "une minorité qui compte", a-t-il dit.
Si le chrétien reste souvent un "citoyen de seconde catégorie", les élites arabes sont très sensibles au rôle des écoles et universités catholiques, où leurs enfants vont souvent étudier, a-t-il observé. Les chrétiens jouent également, selon lui, un rôle reconnu de "facilitateur" dans les crises et de "pont" avec l'Occident.
Une préoccupation majeure naît de l'absence fréquente de statut juridique des chrétiens, selon Mgr Tauran. Même en Jordanie, a-t-il observé, tout se passe bien en raison de la protection du roi, "mais nous n'avons aucune carte, aucun accord en main" si la situation devait basculer.
Pour Joseph Maïla, directeur du pôle religions au Quai d'Orsay, alors que "les révolutions arabes sont nées au nom des valeurs universelles", les déclarations de certains nouveaux dirigeants "ne sont pas rassurantes".
Que peut faire la France, ancienne puissance au Proche-Orient ? Le langage sur la "protection" des chrétiens d'Orient est dépassé, et le ciblage d'une communauté peut être contre-productif: "Nous ne les protégeons pas, nous nous préoccupons d'individus qui sont persécutés pour leurs convictions religieuses", a-t-il dit.
Preuve de la préoccupation de Paris, a-t-il rappelé, la France avait adopté après les attentats antichrétiens de Bagdad (2010) et d'Alexandrie (1er janvier 2011) des positions sans précédent en saisissant le Conseil de sécurité de l'ONU et le Conseil européen. Elle avait considéré qu'une atteinte à la "pluralité" dans une société comme l'Irak pouvait entraîner indirectement une menace pour la sécurité internationale.
A la tête de l'Oeuvre d'Orient, association d'aide aux communautés catholiques du Moyen-Orient, le père Pascal Gollnisch, a invité les Européens, divisés sur l'attitude à adopter face au drame des chrétiens d'Orient, à cesser d'"avoir peur de leur ombre" et d'observer "un silence dommageable".
"Nous ne demandons pas de favoriser les chrétiens, mais de faire respecter certaines règles", a-t-il plaidé, en relevant que "les chrétiens d'Orient portent parfois un regard extrêmement critique" sur les pays occidentaux et leur neutralité au nom de la laïcité.
La chercheuse italienne Anna Bozzo relativise l'isolement des chrétiens: grâce à l'Internet, dit-elle, "ils sont dans le village global. En contact avec les autres chrétiens".

Réactions des internautes à cet article

- Les chrétiens du Moyen Orient sont confrontés à un avenir noir exactement. Ils n'ont que deux alternatives, ou bien d'abandonner les terres de leurs aïeux ou d'accepter de vivre en moins que seconde classe, avec la crainte de se voir égorger à la première hystérie des extrémistes. Au Liban, il n'en est pas de même, pour le moment du moins. Si il 'ny aurait pas de Dialogue, d'Entente et d'Unité entre toutes les communautés du pays, ou, dans le cas contraire, des cantons, avec gouvernement central, garantis par les pays Arabes et les Nations Unies, l'avenir des chrétiens, ici même aussi, serait, sinon noir, gris et inconnu. Anastase Tsiris