OLJ 30/11/2011
Des soldats de la Finul effectuant une patrouille dans la zone d’où les roquettes ont été tirées dans la nuit. Photo Mahmoud Zayyat/AFP
Sécurité Des roquettes tirées à partir du Sud-Liban sont tombées hier, avant l’aube, dans le nord d’Israël, sans faire de victimes. La riposte israélienne ne s’est pas fait attendre.
Quatre roquettes lancées à partir du Liban-Sud se sont abattues dans la nuit de lundi à mardi dans le nord d’Israël. Selon les médias israéliens, elles ont provoqué des dégâts dans un poulailler et causé un début d’incendie qui a été rapidement maîtrisé. Une autre roquette est tombée dans une localité sans exploser. L’artillerie israélienne a riposté en tirant des obus vers le sud du Liban, entre deux villages frontaliers.
Le Hezbollah, qui contrôle la région de Rmeich en grande partie (d’où sont partis les tirs), s’est refusé à tout commentaire dans l’immédiat. Mais les responsables israéliens ont tenu à souligner qu’ils ne croyaient pas à une confrontation avec ce mouvement. « Le Hezbollah comprend qu’il n’a aucun intérêt à une escalade », a affirmé le ministre chargé des services de renseignements Dan Meridor.
Patrouilles renforcées
L’armée libanaise, dans un communiqué officiel, a affirmé qu’une roquette avait été tirée vers Israël à partir d’une zone proche de la localité de Rmeich (Sud), sans être en mesure d’en préciser les auteurs. Deux plates-formes en bois à partir desquelles des roquettes peuvent être tirées, ainsi que du matériel électrique ont été découverts à cet endroit, a précisé un officier. Dans ce même communiqué, l’armée a souligné que les quatre obus tirés par les Israéliens « sont tombés entre les villages de Rmeich et Hanine, sans faire de victimes ». L’armée indique qu’elle a aussitôt « fait circuler des patrouilles intensives pour tenter de découvrir l’identité de la partie responsable du lancement des roquettes et pour colmater les brèches qu’ils ont exploitées pour perpétrer leur acte, tout cela en coordination avec la Finul ».
La Finul, pour sa part, a confirmé l’attaque et précisé dans un communiqué que ses radars « ont détecté le tir d’au moins une roquette vers Israël dans le secteur de Rmeich ». Le commandant de la Finul, le général Alberto Asarta Cuevas, a annoncé le déploiement de renforts pour empêcher « d’autres incidents ». « C’est un incident sérieux en violation de la résolution 1701, clairement destiné à déstabiliser la région, a-t-il dit. Il est impératif d’identifier et d’arrêter les coupables de cette attaque, ce pour quoi nous ne ménagerons pas nos efforts, en coopération avec l’armée libanaise. »
Le général Asarta a insisté « sur la nécessité d’agir avec retenue des deux côtés ». « Les deux parties m’ont assuré leur engagement à préserver l’état de cessation des hostilités, en application de la résolution 1701 », a-t-il ajouté.
Une « réponse du régime syrien aux pressions » ?
Cette escalade imprévue à la frontière a provoqué de nombreuses réactions de la part d’hommes politiques, à leur tête le président de la République, Michel Sleiman. Celui-ci a considéré que « le lancement de roquettes sur base d’initiatives individuelles vers les territoires palestiniens occupés n’est pas dans l’intérêt de la solidarité avec le peuple palestinien ». « De plus, a-t-il poursuivi, cela est considéré comme une entorse à la stabilité au Sud, à la résolution 1701, aux lois libanaises et aux engagements internationaux qui font partie des constantes de la politique libanaise extérieure et de ses relations internationales, notamment avec l’ONU. »
À l’issue d’une réunion avec la députée Bahia Hariri, en réponse à une question sur les roquettes, l’ambassadeur de France Denis Pietton a déclaré pour sa part « n’avoir aucune information » sur ce plan, mais il a espéré que cet incident restera limité. De même, le coordinateur spécial des Nations unies pour le Liban, Robert Watkins, a décrit le lancement de roquettes comme « un malheureux incident ». Il a espéré que celui-ci « se limitera à ce qui s’est passé ce matin (hier matin) et ne mènera pas à une escalade des hostilités ».
Pour sa part, le vice-président du Parlement Farid Makari a fait le lien entre cet incident et « le message de menaces proféré la veille par le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, en réponse aux sanctions économiques imposées par la Ligue arabe à la Syrie ». Il a estimé que « c’est l’une des organisations entretenant un lien étroit avec le régime syrien qui est responsable de cet incident ».
Pour Makari, le lancement de roquettes à partir du Sud « est un message adressé à la communauté internationale, selon lequel le régime syrien continue de détenir des cartes sensibles qu’il peut utiliser en cas de pressions ». Le député a mis en garde contre le risque d’autres incidents du même genre, espérant que cela n’aura pas lieu « parce que personne n’a intérêt à déstabiliser le pays ».
De son côté, le député Jean Oghassabian, du bloc du Futur, a vu dans cet incident à la frontière « un grave message adressé à la communauté internationale, surtout que la Ligue arabe vient d’imposer des sanctions économiques à la Syrie ». Il a estimé qu’« aucune partie libanaise n’est impliquée dans cet incident ».
Le Rassemblement indépendant du Kesrouan-Ftouh, proche du 14 Mars, a été encore plus loin en considérant que cet incident « est l’une des manières d’exécuter la menace syro-iranienne visant à mettre la région à feu et à sang si les pressions se poursuivent sur le régime syrien en réponse à l’oppression de son peuple et sur le régime iranien pour l’interruption de son programme nucléaire ».
Cet incident, le premier de ce genre depuis plus de deux ans, aurait pu susciter la crainte d’une escalade à la frontière israélo-libanaise. Toutefois, selon la radio de l’armée israélienne, les représailles aux tirs de roquettes sont restées « limitées et ponctuelles ». L’armée israélienne, de son côté, a souligné qu’empêcher ce genre de tirs « relève de la responsabilité du gouvernement libanais et de l’armée libanaise »
Un groupe dans la mouvance d’el-Qaëda, les Brigades d’Abdallah Azzam, a revendiqué le tir « sur les colonies sionistes dans le nord de la Palestine, qui a atteint sa cible », dans un communiqué adressé au site Internet Elnashra. Ce tir s’est produit à l’occasion de l’anniversaire du plan de partage de la Palestine mandataire par l’ONU en 1947. En septembre 2009, un groupe baptisé « Brigades Abdallah Azzam-bataillons Ziad el-Jarrah » avait revendiqué une opération similaire pour l’anniversaire des attentats du 11-Septembre.
Patrouilles renforcées
L’armée libanaise, dans un communiqué officiel, a affirmé qu’une roquette avait été tirée vers Israël à partir d’une zone proche de la localité de Rmeich (Sud), sans être en mesure d’en préciser les auteurs. Deux plates-formes en bois à partir desquelles des roquettes peuvent être tirées, ainsi que du matériel électrique ont été découverts à cet endroit, a précisé un officier. Dans ce même communiqué, l’armée a souligné que les quatre obus tirés par les Israéliens « sont tombés entre les villages de Rmeich et Hanine, sans faire de victimes ». L’armée indique qu’elle a aussitôt « fait circuler des patrouilles intensives pour tenter de découvrir l’identité de la partie responsable du lancement des roquettes et pour colmater les brèches qu’ils ont exploitées pour perpétrer leur acte, tout cela en coordination avec la Finul ».
La Finul, pour sa part, a confirmé l’attaque et précisé dans un communiqué que ses radars « ont détecté le tir d’au moins une roquette vers Israël dans le secteur de Rmeich ». Le commandant de la Finul, le général Alberto Asarta Cuevas, a annoncé le déploiement de renforts pour empêcher « d’autres incidents ». « C’est un incident sérieux en violation de la résolution 1701, clairement destiné à déstabiliser la région, a-t-il dit. Il est impératif d’identifier et d’arrêter les coupables de cette attaque, ce pour quoi nous ne ménagerons pas nos efforts, en coopération avec l’armée libanaise. »
Le général Asarta a insisté « sur la nécessité d’agir avec retenue des deux côtés ». « Les deux parties m’ont assuré leur engagement à préserver l’état de cessation des hostilités, en application de la résolution 1701 », a-t-il ajouté.
Une « réponse du régime syrien aux pressions » ?
Cette escalade imprévue à la frontière a provoqué de nombreuses réactions de la part d’hommes politiques, à leur tête le président de la République, Michel Sleiman. Celui-ci a considéré que « le lancement de roquettes sur base d’initiatives individuelles vers les territoires palestiniens occupés n’est pas dans l’intérêt de la solidarité avec le peuple palestinien ». « De plus, a-t-il poursuivi, cela est considéré comme une entorse à la stabilité au Sud, à la résolution 1701, aux lois libanaises et aux engagements internationaux qui font partie des constantes de la politique libanaise extérieure et de ses relations internationales, notamment avec l’ONU. »
À l’issue d’une réunion avec la députée Bahia Hariri, en réponse à une question sur les roquettes, l’ambassadeur de France Denis Pietton a déclaré pour sa part « n’avoir aucune information » sur ce plan, mais il a espéré que cet incident restera limité. De même, le coordinateur spécial des Nations unies pour le Liban, Robert Watkins, a décrit le lancement de roquettes comme « un malheureux incident ». Il a espéré que celui-ci « se limitera à ce qui s’est passé ce matin (hier matin) et ne mènera pas à une escalade des hostilités ».
Pour sa part, le vice-président du Parlement Farid Makari a fait le lien entre cet incident et « le message de menaces proféré la veille par le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, en réponse aux sanctions économiques imposées par la Ligue arabe à la Syrie ». Il a estimé que « c’est l’une des organisations entretenant un lien étroit avec le régime syrien qui est responsable de cet incident ».
Pour Makari, le lancement de roquettes à partir du Sud « est un message adressé à la communauté internationale, selon lequel le régime syrien continue de détenir des cartes sensibles qu’il peut utiliser en cas de pressions ». Le député a mis en garde contre le risque d’autres incidents du même genre, espérant que cela n’aura pas lieu « parce que personne n’a intérêt à déstabiliser le pays ».
De son côté, le député Jean Oghassabian, du bloc du Futur, a vu dans cet incident à la frontière « un grave message adressé à la communauté internationale, surtout que la Ligue arabe vient d’imposer des sanctions économiques à la Syrie ». Il a estimé qu’« aucune partie libanaise n’est impliquée dans cet incident ».
Le Rassemblement indépendant du Kesrouan-Ftouh, proche du 14 Mars, a été encore plus loin en considérant que cet incident « est l’une des manières d’exécuter la menace syro-iranienne visant à mettre la région à feu et à sang si les pressions se poursuivent sur le régime syrien en réponse à l’oppression de son peuple et sur le régime iranien pour l’interruption de son programme nucléaire ».
Réactions des internautes à cet article
- Mon cher Robert,il y a un fond de vérité dans ce que tu écris...au fond,toutes ces armes ,et nos farouches miliciens,c'est presqu'un atout touristique...on pourrait imaginer un "Milicia tour",avec reconstitution de batailles et tout le toutim...et pour les "bons " touristes,une séance de tir à belles réelles à la Kalachnikov ou au M16...on pourrait faire payer çà très cher,et donner des diplômes de "résistant honoraire" de tel ou tel couleur...comme çà,tout le monde serait content,et le "génie " libanais du commerce aura prouvé une fois de plus sa supériorité...je plaisante?Euh,à vrai dire,pas tout à fait...au point où nous en sommes ,pourquoi pas?
GEDEON Christian
- Al-Qaëda revendique le tir lancé depuis le territoire libanais, mais bon, où est le problème ? C'est un incident isolé, tout va bien. Mais qu'on ne touche surtout pas aux armes des milices, des Palestiniens et autres nombreux groupuscules, ça fait le charme du Liban.
Robert Malek
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